Publi-rédactionnel L'agriculture régénératrice, un concept émergent aux contours encore flous

« Une philosophie de la production agricole et un ensemble de techniques renouant avec l’agronomie autour de principes-clés : travail minimal du sol, couverts permanents et rotation des cultures. » Telle est la définition que mettent en avant les promoteurs de l’agriculture de régénération. Un concept considéré comme commodément fourre-tout par les tenants d’une agriculture durable « ligne dure », mais que ses défenseurs présentent plutôt comme une porte d’entrée vers la mise en place de pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Née aux États-Unis au tournant des années 1970, cette démarche vise alors à renforcer différents aspects du cahier des charges de l’agriculture bio. Transposée au conventionnel, l’approche s’est depuis concentrée sur des pratiques d’amélioration et de préservation du sol. En France, plusieurs filières déclinent déjà sa mise en application sous l’impulsion d’industriels tels que Danone, Nestlé ou McCain, à travers des cahiers des charges qui varient souvent d’un acteur à l’autre.

Une démarche « d’amélioration » du sol

Au cœur du système, toujours selon ses partisans, un triptyque constitué du sol, du monde animal et du monde végétal. Et un objectif : équilibrer la diversité des organismes au sein de cet ensemble pour non seulement restaurer et maintenir la santé du sol… mais aussi l’améliorer. Par quels moyens ? Les pratiques agricoles régénératrices reposent sur trois piliers principaux : réduction du travail du sol, diversification des assolements et implantation de couverts végétaux permanents.

La séquestration du carbone dans les sols et la percolation lente de l’eau à travers les horizons et vers les nappes figurant au nombre des objectifs, le labour est proscrit - ou juste toléré quand il est « minimal ». Le sous-solage occasionnel est permis afin de décompacter les couches les plus profondes. La mise en place de couverts intercalaires, des rotations culturales plus longues, l’application de fumiers et de compost « nourrissent » le sol et augmentent sa fertilité.

Plus souple que l’agriculture de conservation

Entretenir des haies et des bandes enherbées multi-espèces est fortement encouragé pour fournir un habitat à la petite faune auxiliaire. Géré de manière raisonnée, le pâturage peut être intégré au système. Certaines publications sur l’agriculture régénératrice font aussi référence à d’autres techniques telles que la permaculture, l’agroforesterie, le pâturage tournant ou – plus surprenant, l’amendement au charbon bio ou le sylvo-pastoralisme. Tout cela ressemble quand même à l’agriculture de conservation de sols. La différence ? « Davantage de souplesse », avancent ses partisans.

Alors, tendance émergente, pratique hybride, ou tentative d’éco-verdissement de filières en mal de respectabilité ? Si la variété des pratiques et des définitions proposées par les entreprises françaises ayant franchi le pas ne concourt pas vraiment à lever le flou, plusieurs ONG (Livelihoods Funds, Earthworm ou Pour une Agriculture du Vivant) proposent d’ores et déjà un accompagnement aux agriculteurs souhaitant se lancer, et cela sans itinéraires techniques imposés. Affaire à suivre.

Un programme de conférences pour mettre en lumière les enjeux de l’agriculture

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